Les Traditions Somaliennes
La tradition du Khat	La maison de nomades	L'excision des filles

  Aqal Somali = la maison somalienne  

Contrairement aux autres nomades d'Afrique qui construisent leurs huttes sur place et les abandonnent en partant, les nomades somaliens transportent leurs maisons à dos de chameaux comme les nomades Mongoles, lors d'un déplacement. Cette maison, les femmes nomades la préparent une fois pour toute puis l'entretiennent et la renouvellent le reste de leur vie.

La description des maisons de nomades La maison de nomades est une pièce circulaire avec une autre petite pièce à l'intérieur autour du lit. Pour avoir des poutres, les femmes prennent des branches très longues et solides de certains arbres (qu'on appelle galool, qudhac... des arbres très hauts et épineux) dont les bois sont réputés pour être particulièrement solides. Ces branches doivent avoir deux branches à une certaine hauteur pour qu'elles leur servent de coudes, comme une fourche à deux dents. Ensuite elles les brûlent légèrement pour qu'elles soient maniables. Pendant qu'elles sont chaudes elles les écorcent et les posent sur le sol en mettant par-dessus de gros cailloux pour les dresser le plus droit possible et elles les laissent une ou deux semaines pour qu'elles sèchent complètement. Ces poutres on les appelle udbo.

Pour avoir des charpentes elles utilisent une autre sorte de bois dont elles ne prennent que des bâtonnets minces et jeunes puis les brûlent à leur tour, les écorcent et les lient avec une peau d'animal humidifiée et taillée en lamelles continues pour obtenir des ficelles et les mettent à sécher en leur donnant la forme d'un croissant de lune. Ces charpentes les nomades les appellent dhigo. Puis pour éviter les espaces entre les charpentes, les femmes de nomades utilisent d'autres petits bois préparés exactement comme les précédents sauf qu'elles les obtiennent en creusant le pieds de certains arbres et prennent leurs jeunes racines qui en séchant resteront toujours souples et qu'elles tordent selon la disposition de leurs huttes. Ils se nomment lool.

Pour couvrir la maison

Les femmes récoltent pendant la saison des pluies des herbes connues pour leur résistance et qui poussent dans la haute montagne ou dans des rochers escarpés qui ne sont pas accessibles au broutage des bêtes, certaines sont connues sous le nom de saxati ou cawsalool... D'autres appelées gargoor poussent dans les plaines mais elles sont tellement résistantes que les animaux ne les mangent pas. Une fois que les herbes sont séchées, triées et débarrassées de leurs épines pour certaines, les femmes les tressent avec des ficelles qu'elles avaient préparées auparavant avec des fibres d'écorce et qu'elles avaient teinté avec différentes couleurs pour faire des figures géométriques, comme un tapis. Ces pièces portent différents noms et chacune est destinée à un endroit précis de la maison : harar, un morceau sans décoration est destiné à couvrir le toit et les côtés, alool, un morceau très résistant fait de petits bois jeunes liés avec des ficelles en peau d'animal est placé du côté du vent. Kebed, faite de fibres d'écorces et décoré de différentes figurines d'un côté est uniquement destinée à l'intérieur car elle est chaude, douce et jolie.

Au milieu de la pièce on construit un lit qui, une fois monté, ressemble à un sommier sur pieds comme en occident, et sur qui les nomades tendent une peau d'animal avant de la faire sécher par dessus. Ensuite ils construisent une petite pièce autour du lit et suspendent une étoffe de la fameuse kebed à la porte du lit pour séparer le lit du reste de la pièce. Tous les ustensiles sont alignés entre la pièce principale et le lit, sauf les objets précieux qu'ils attachent autour du lit.

Ainsi chaque fille part le jour de son mariage avec une maison complète et entièrement neuve préparée par sa mère, sauf le lit qu'elle préparera elle-même puis elle entretiendra sa maison comme sa mère l'a fait et préparera celle de sa fille à son tour.